En été, quoi de plus agréable que de cueillir quelques feuilles fraîches sur son balcon pour concocter cocktails et petites douceurs pour les jours d’été ?
Les plantes aromatiques trouvent parfaitement leur place même dans les petits espaces urbains, à condition de bien les choisir. Toutes les aromatiques ne sont pas égales en culture en pot ! Que vous ayez un rebord de fenêtre ou un mini balcon vous permettant d’accueillir quelques pots, certaines variétés sont plus adaptées que d’autres à la culture en bac. J’ai développé au fil des années ma propre sélection de plantes qui marchent… Et de plantes que j’évite d’installer.
De quoi créer votre mini jardin d’aromatiques avec plaisir et simplicité !
Mes herbes aromatiques favorites pour un balcon, les gagnantes du Grand Chelem cocktail/cuisine/parfum
La menthe Nanah :
C’est ma chouchoute, la plus évidente, la plus simple, et celle qu’on peut cultiver quasiment partout. Elle a un parfum délicat, elle se cultive sur presque toutes les expositions, elle pousse comme de la mauvaise herbe, et même quand elle sèche après une période prolongée sans arrosage, il suffit de la noyer dans un litre d’eau pour la voir repartir les jours suivants.
La planter : soleil ou mi-ombre voire ombre, avec un bon arrosage quand on veut la voir vraiment prospérer.
La déguster : sur des cocktails (un petit mojito ?), dans des salades de fruits, en tisane pour calmer le stress et les maux de ventre. On peut la grignoter pour avoir bonne haleine, frotter l’intérieur des chaussures (!) avec pour éviter les mauvaises odeurs, mettre les feuilles dans un bain pour activer le mode “Spa”… Bref. Une aromatique indémodable, merveilleuse, généreuse.
Le hic : elle est tellement cool qu’elle veut prendre toute la place, y compris celle des autres plantes. Du coup, soit on la plante seule dans son pot (la meilleure option). Soit on plante le pot avec elle dans un bac plus grand pour qu’elle ne puisse pas s’échapper.
Le romarin :
Je le classe dans mes aromatiques favorites parce qu’il réussit presque partout sauf chez moi.
Un romarin, c’est parfumé, ça fleurit deux fois par an, ça retombe le long des pots en rideaux verts magnifiques, ça sent les grillades et le sud, et c’est supposé être une plante masochiste : un sol archi-pauvre, brûlant, avec deux gouttes d’eau tous les 36 du mois ? Merveilleux, il ne demande que ça.
Allez savoir pourquoi j’en ai tué trois, c’est un mystère.
Le planter : en plein cagnard. Du soleil, encore du soleil, plein de soleil. Oubliez de l’arroser une fois sur deux (pas trop quand même, il est en pot il a quand même besoin d’un peu d’eau).
Le déguster : en tisane, parfait pour la digestion. Sur de la viande grillée ou des tomates farcies. Ou à faire sécher en petits bouquets tête en bas pour parfumer des bouillons. Apparemment c’est aussi super infusé dans de l’eau pour les cheveux. Là-dessus, il faudra se fier à Internet !
Le hic : il DÉTESTE l’humidité stagnante en hiver. Donc il faut drainer, drainer et encore drainer le pot. Plus votre terre sera pauvre et sèche, mieux ce sera.

La mélisse :
La mélisse, ça ressemble un peu à la menthe esthétiquement, mais au goût, ça n’a rien à voir. C’est proche de la citronnelle, et en été c’est une des aromatiques que j’utilise le plus. J’en cueille des feuilles pour les mettre avec une tranche de citron dans mes bouteilles d’eau. En tant que personne qui ne boit jamais assez d’eau, c’est tellement bon que ça m’aide à m’hydrater davantage.
La planter : à la mi-ombre ou au soleil, mais avec quelque chose pour la protéger, comme un arbre au feuillage léger ou l’ombre d’un pot un peu plus haut. Comme toutes les plantes à feuilles larges et toutes tendres, le plein soleil a tendance à vite l’assécher et la brûler. En revanche, elle pousse très vite à condition d’en prendre soin.
La déguster : en tisane pour un coup de détente, sur des salades de fruits, ou dans une bouteille d’eau glacée en infusion longue avec de la menthe et du citron. Son goût est super léger et presque fleuri, c’est une aromatique merveilleuse pour un moment chill.
Le hic : la mélisse a besoin d’eau. Elle a ce petit côté drama-queen quand elle a soif, et apprécie les sols fertiles (aka : enrichis en compost tous les ans) et frais (aka : le côté maso du romarin, ce n’est pas pour elle). La mélisse est une petite princesse qui aime son confort, mais elle le rend tellement bien que je n’arrive pas à lui en vouloir.
La bourrache :
C’est une petite annuelle qui fait des fleurs bleues avec un goût d’huître. Certains disent que ça goûte le concombre, mais moi qui HAIT le concombre avec une force viscérale, je ne retrouve pas du tout ce goût dans la bourrache. Ça a beau être une annuelle à replanter tous les ans, je ne la loupe jamais et elle pousse et fleurit pendant des mois. Ses petites fleurs sont magnifiques, ses feuilles tendres délicieuses, et elle tolère beaucoup d’oublis avant de montrer des signes de faiblesse.
La semer : dans des petits pots à part au début, comme tous les semis. À placer bien au soleil ou à la mi-ombre, mais elle aime la lumière. Puis ensuite vous pouvez la transplanter dans des jardinières, à retomber côté rue comme une cascade verte et bleue toute fraîche.
La déguster : aaah la bourrache. Son petit goût iodé marche avec presque tout : du fromage frais de chèvre, de la burrata, une salade de fruits, des pâtes… Et en plus les fleurs sont tellement jolies qu’on se croirait dans Top Chef chaque fois qu’on les utilise.
Le hic : honnêtement, quasi aucun hic avec cette aromatique. Il faut la re-semer tous les ans, mais elle est tellement facile que ce n’est même pas une corvée. Recommandée à 1000% par Petites Garrigues !


Les pénibles du lot : les herbes aromatiques qui nécessitent un peu plus de doigté
Le basilic :
Oui, le basilic c’est merveilleux. J’adore le goût, j’adore l’odeur, ce petit côté “tu te ferais pas une salade tomates-mozza à 16h un dimanche après-midi ?” : le basilic frais c’est magnifique. Maintenant, on ne va pas se mentir : c’est le petit frère casse-pied en demande d’attention du balcon.
Déjà, les semis ne sont pas toujours simples à faire.
On l’achète en plants ? C’est un pot rempli de plusieurs dizaines de pousses individuelles que vous achetez, et il faudra tous les séparer soigneusement et les rempoter dans des pots individuels au bout de deux semaines, sinon c’est trop serré et ça meurt.
Vous allez vous retrouver avec quinze pots de basilic. Vous allez en donner la moitié si vous êtes bien entourés, en pensant qu’avec 7 ou 8 pots vous devriez être tranquilles.
Erreur : à la première chaleur, la moitié meurt et l’autre moitié se flétrit. C’est chronophage et ingrat. Mais tous les ans, j’en rachète quand même. C’est trop bon, j’y peux rien.
Le planter : ça besoin de soleil… Mais pas trop non plus. Ça a besoin d’eau… Mais pas trop non plus. Ça ne pardonne pas la moindre erreur d’arrosage, ça aime la lumière mais pas la chaleur écrasante… Bref ! Il n’a presque que des hics, mais son goût est irrésistible. Il est pénible, mais on lui pardonne.
Le hic : c’est trop bon pour s’en passer. Un jardin d’aromatiques en été sans basilic, c’est incomplet, et c’est dommage.
La coriandre :
Je pourrais copier-coller ce que je viens de dire du basilic pour la coriandre, sauf que la coriandre a un petit hobby en plus : monter en graines dès qu’on ne la regarde pas. C’est comme d’essayer de manger un avocat au bon moment : à 11h30 il n’est pas mûr, à 16h il est fichu. En plus de cela, la coriandre, on l’aime ou on la déteste : c’est radical, et ça divise le monde en deux.
La planter : soleil doux, mi-ombre si possible. Comme le basilic, ça a besoin de la juste dose d’eau et de lumière pour prospérer.
Le hic : sur un chili con carne (ou without carne), c’est imbattable. Dans une salade de carottes à la feta, c’est imbattable. Sur un guacamole bien frais, c’est imbattable. C’est essentiel pour apporter du frais sur les recettes d’été, et c’est dur de faire sans.

La sauge :
La sauge, avant, c’était ma copine. Des petites ravioles au beurre et à la sauge, qui dit mieux ? Avec ses feuilles toutes douces et son odeur apaisante, c’était ma chouchoute.
Ça, c’était avant de comprendre que la sauge, c’est la collègue toxique du pot. Littéralement.
En fait, la sauge produit des composés chimiques via ses racines qui inhibent la croissance des plantes voisines. Ça s’appelle l’allélopathie, et ça vise à limiter la concurrence des autres plantes. Un peu comme votre collègue pas sympa qui essaie de vous piéger à toutes les réunions d’équipe pour choper l’augmentation. Et ça, chez Petites Garrigues, c’est niet !
La planter : seule du coup, dans un grand pot (pas trop visible car elle n’est pas jolie l’hiver, mais superbe à la belle saison), bien au soleil. Elle appréciera les arrosages généreux, mais pas trop fréquents.
Le hic : ce parfum, ce goût… Je l’ai isolée au coin, mais j’en ai quand même une dans un coin de mon petit jardin. Au nom des ravioles !
Que vous soyez team mojito, team ravioles, ou team “je goûte à tout”, il y a forcément une petite plante faite pour votre balcon (ou votre rebord de fenêtre). Arrosez un peu, goûtez beaucoup, et surtout : amusez-vous avec. Quitte à perdre deux ou trois romarins, il n’y a rien de plus agréable que de tendre la main pour saisir quelques feuilles parfumées, prêtes à déguster.
Et si vous avez besoin d’un accompagnement personnalisé pour végétaliser votre petit coin d’extérieur et y créer un petit potager aromatique, pensez à mes coachings végétaux en visio : 1 heure pour transformer votre balcon en jardin d’aromatiques.
À bientôt,
 
 