Comment bien choisir ses plantes pour protéger la biodiversité sur son balcon

Publié le 16 Aug, 2024

Je ne vous apprends rien en vous disant que les conditions de vie de nos petits amis butineurs sont fortement dégradées en ville. La combinaison fatale de trop de bitume et pas assez de verdure a eu raison d’une grande partie de la biodiversité. D’ailleurs, nos milieux ultra-urbanisés sont de moins en moins vivables pour nous-mêmes. Alors savoir jardiner pour protéger la biodiversité sur son balcon devient absolument essentiel.
Vous ne le savez peut-être pas, mais toutes les plantes ne sont pas égales lorsqu’il s’agit de protéger et d’accueillir la vie. Certaines sont même parfois qualifiées de “béton végétal” (les haies de thuya par exemple). Il ne s’agit donc pas juste de verdir votre balcon, mais de savoir bien le verdir.
Pour le premier article de cette série sur la biodiversité dans nos petits jardins perchés, je me penche avec vous sur le choix des bonnes plantes, pour créer un balcon écologique, vivant et résilient.

petite abeille sur une fleur rose, sur un balcon aménagé pour protéger la biodiversité

Photographie par Petites Garrigues, prise sur mon balcon : une abeille sur une fleur de knautia macedonia.

Pour protéger la biodiversité sur son balcon, choisir la diversité végétale


C’est quoi, la diversité végétale ?

La diversité végétale, c’est quoi ? C’est tout simplement le fait de planter autant de plantes différentes que possible. L’idée n’étant pas de s’interdire toute répétition, mais d’éviter par exemple de planter trois buis, deux cyprès, ou bien une rangée de géraniums, et d’appeler ça un jardin vivant.

Dans tout écosystème, chaque espèce a besoin de se nourrir. Et c’est ce besoin qui guidera les papillons, les coccinelles ou les pucerons sur votre balcon. Aucun animal, qu’il s’agisse des oiseaux ou des insectes, ne viendra s’installer sans une promesse de buffet à volonté… Et c’est là qu’intervient la diversité végétale.

une abeille sur une fleur de lavande

Photographie par Petites Garrigues, prise dans son tout premier projet de jardin de ville.

Comment diversifier ses plantations

La première étape pour diversifier vos plantations, c’est de ne plus vous contenter d’une seule plante par pot. Exit la fameuse équation “une plante = un pot” ! Remplissons vos pots de verdure.

Tirer profit de toute la surface de plantation

Mon mot-clé favori lorsque je végétalise un balcon, c’est “maximiser“. Je verdis les pot de A à Z, sans laisser de trous. Le pied d’un arbuste peut être verdi avec une jolie couvre-sol ou une graminée gracieuse. Les grimpantes en grand pot voient aussi leur pied fleuri, et je case rarement moins de trois espèces de plantes différentes par jardinière… Sans compter les bulbes ! Si je n’ai qu’un pot très étroit, qu’à cela ne tienne : je profite de la hauteur en installant un jasmin ou un hortensia grimpant sur un treillis.

Pour vous donner une idée, sur un projet d’un balcon de 4m2, je propose en général de planter une douzaine de plantes. Et si vous vous dites que c’est une véritable jungle urbaine, ou trop chargé, vous vous trompez : pour ces douze plantes, il peut n’y avoir que trois pots en tout et pour tout. Bien sûr, je ne fais pas planter 12 arbustes de 2m de haut. Je mélange les tailles et les plantes, pour créer un espace harmonieux et bien verdi.

Vous avez peu d’espace : alors hors de question de ne pas en tirer pleinement parti en laissant des espaces en jachère.

On a souvent tendance à “sous-planter”, et c’est une erreur à la fois esthétique et écologique. Alors la première étape pour protéger la biodiversité sur un balcon est simple : plantez plus !

Petit indicateur pour vous aider à planter en nombre, sans abuser : renseignez-vous pour connaître la largeur de la plante lorsque celle-ci aura atteint sa maturité. Puis, divisez par quatre pour savoir à quelle distance des autres plantes la placer dans le pot. Comptez aussi sur le fait que les plantes sont souvent plus petites en pot.

Exemple : pour une heuchère qui fera environ 40cm de large à maturité, vous pouvez planter un autre végétal à 10cm d’un côté et à 10cm de l’autre. Votre heuchère disposera de 20cm autour d’elle pour s’installer confortablement, et mêlera bientôt son joli feuillage à celui de ses voisines.

pour protéger la biodiversité sur son balcon, il faut planter plusieurs plantes différentes dans un même pot, comme dans ce bac qui accueille une grimpante et trois vivaces

Photographie par Petites Garrigues sur un projet client – dans ce bac, une plante couvre-sol (bugle rampante), une graminée (bambou nain), une grimpante (faux-jasmin étoilé) et une vivace à la floraison mellifère (euphorbe) relaient leur floraison. Quatre plantes dans un seul bac… Et ce balcon de 5m2 accueille 6 pots différents.

Alterner les persistantes et les caduques

Planter beaucoup va vous permettre d’opter pour différents types de plantes. Quand on commence un petit jardin en pot, on est parfois tenter de ne mettre que des plantes persistantes, c’est-à-dire des plantes qui gardent leurs feuilles tout l’hiver (ils sont loin, ces cours de SVT au collège !).

Et c’est vrai que les végétaux persistants sont intéressants pour créer une vraie structure verte : j’adore installer un jasmin, un osmanthe, une fatsia ou un arbousier dans les pots de mes clients, et savoir qu’ils vont profiter de cette verdure toute l’année. Mais ce qu’il y a de magique, dans un jardin, c’est aussi d’observer le passage des saisons. Et ce ne sont pas les oiseaux ou les insectes qui vous diront le contraire.

Alors plantez des végétaux caducs – qui perdent leurs feuilles en hiver – sur votre espace. D’un point de vue esthétique, c’est toujours génial de voir une plante qui avait totalement disparu sous terre tout l’hiver revenir en force dès le printemps. Les plantes caduques sont aussi celles qui offrent le plus beau spectacle automnal, au moment où les feuilles rougissent avant de tomber : c’est le cas pour les vignes, l’amélanchier, l’érable…etc.

Et du point de vue de la biodiversité alors ? Chaque plante a son rôle à jouer. Les graminées caduques fournissent les brindilles sèches parfaites pour réchauffer les nids des oiseaux. Les feuilles mortes nourrissent le sol de vos pots et protègent les racines du froid. Certaines floraisons spectaculaires de printemps font un repas de choix pour les butineurs. Les caduques aussi, sont nécessaires pour protéger la vie sur votre balcon.

Mon conseil : choisissez environ 70% de plantes persistantes, et 30% de caduques, pour une vraie diversité végétale, profitable à tout le monde.

Erable du Japon rouge à la lumière sur un balcon verdi par Petites Garrigues

Mixer les floraisons

Cette dernière astuce pour adopter la diversité végétale est en plus souvent demandée par mes clients : avoir des fleurs (presque) toute l’année. La différence avec mon point précédent, c’est qu’il ne s’agit plus de s’intéresser au feuillage mais aux fleurs.

C’est un exercice dont j’ai l’habitude, et pour m’assurer de répondre à cette demande, je créé pour chaque client un calendrier végétal. J’identifie les “trous” dans les floraisons dans l’année, et je choisis de cette manière des plantes pour fleurir chaque balcon aussi longtemps que possible sur l’année.

Pourquoi c’est intéressant du point de vue de la biodiversité ? Tout simplement pour nourrir les butineurs aussi longtemps que possible, grâce à des floraisons dites mellifères.

Au printemps, je suis fan des bulbes. Tulipes, narcisses, muscari, ces jolies fleurs sont super simples à réussir en pot et certaines sont mellifères (en particulier les muscari et les tulipes botaniques).

En été, les floraisons s’enchaînent facilement : par exemple, les céanothes et buddleia au début de l’été, puis les gaura, les erigerons, pendant toute la belle saison, et par touches, la lavande, la santoline, le romarin ou les scabieuses.

En automne, ce sont les sedums et les asters qui prennent le relais. J’aime beaucoup ajouter des chrysanthèmes botaniques dans les jardinières ou les petits pots, et des bulbes d’automne comme les crocus à safran.

En hiver, je privilégie les floraisons des persistants, avec des hellébores, des camélia, ou des bulbes de perce-neige.

Pourquoi la diversité végétale est essentielle pour protéger la biodiversité sur son balcon

Planter plein de plantes différentes a de nombreux avantages :

  • Vous pouvez choisir des végétaux qui fleurissent ou changent de couleurs à des saisons différentes, pour que votre jardin perché reste joli toute l’année.
  • Si l’une de vos plantes meurt, votre jardin ne se retrouvera pas totalement dégarni : et d’ailleurs, si la mort de votre plante était due à un champignon ou une maladie, avec des plantes variées, ledit champignon ou virus a beaucoup moins de chance de se propager. Je désespère toujours lorsque je vois ces allées de châtaigniers en ville, dont les feuilles se touchent les unes les autres : si un seul tombe malade, c’est toute une rangée d’arbre qui doit être abattue. Le bon sens, c’est de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, et ça vaut aussi pour le jardin.

Bien sûr, l’ultime avantage de la diversité végétale, c’est de proposer à manger aussi longtemps que possible à autant de convives que possible.

L’idée, c’est donc de favoriser la plantation d’autant de variétés de plantes que possible, en limitant les répétitions de plantes… Et en profitant de toute la surface de plantation dont on dispose.

Pour accueillir la biodiversité sur son balcon, pensez aux plantes indigènes


une abeille se rapproche d'une fleur de muscari, réputée pour être favorable à la biodiversité

Photographie par Petites Garrigues, prise sur mon balcon, au printemps dernier. Une abeille maçonne vole de muscari en muscari pour faire le plein de pollen.

Les plantes indigènes, des alliées de choix pour favoriser la biodiversité sur son balcon

Si mon premier conseil était au niveau 0 de difficulté, celui-ci est légèrement moins simple à mettre en oeuvre. Pourtant, c’est aussi un des moyens les plus efficaces de choisir des plantes parfaitement adaptées à vos conditions, quelles qu’elles soient… Et de vous garantir un jardin perché toujours en pleine forme, avec le minimum d’efforts.

Car le petit twist, c’est que tous les insectes ne mangent pas la même chose : comme nous, ils ont leurs goûts, leurs besoins. Et le moyen le plus sûr d’en contenter un maximum, c’est de placer des plantes indigènes.

Les plantes indigènes, ce sont tout simplement les plantes qui poussent naturellement dans le milieu dans lequel on se trouve. Pensez aux pissenlits sur les talus, aux chênes verts en forêt, aux mûriers le long des fossés. Personne ne les a mis là, et pourtant, ils poussent, avec une santé parfois insolente comparés à nos jardins chouchoutés et fragiles.

Ces plantes-là sont des alliées pour votre jardin perché : je ne vous parle pas forcément des pissenlits, qui peuvent faire un peu désordre dans un pot (quoique). Mais en faisant quelques petites recherches, vous pouvez trouver de la documentation pour vous donner des idées : lierre, fraisier des bois, petite pervenche, germandrée sont autant de plantes indigènes en Île-de-France, qu’il est assez aisé d’intégrer dans une jardinière ou un pot.

Photographie par Petites Garrigues – Coccinelle sur un campanule à fleurs de pêcher sur un balcon situé en région parisienne

La disparition de ces plantes dans nos villes est une source considérable d’amoindrissement de la biodiversité. A l’inverse, le fait d’en replanter permet de nourrir des butineurs souvent affamés, en créant de mini-oasis de repos pour nos amis les petites bêtes.

Comment intégrer les plantes indigènes sur son balcon

Certains de mes studios de paysagisme préférés en ont fait une spécialité, et ont découvert encore plus de bienfaits à cette pratique : lutte contre les incendies ou contre les inondations, restructuration du sol et amélioration de sa qualité… Les bénéfices sont nombreux, pour finalement assez peu d’efforts. Et même sur un petit espace extérieur avec quelques pots, le fait de planter des indigènes participe à créer un milieu favorable pour la biodiversité sur son balcon.

Attention, il ne s’agit pas d’en faire un dogme : chez Petites Garrigues, je veille à intégrer des plantes indigènes dans autant de projets que possible, mais je n’ai pas de problème à installer chez mes clients des plantes adaptées venues d’ailleurs. Les plantes méditerranéennes par exemple, comme le romarin, la lavande ou la santoline, sont adaptées à la sécheresse et mellifères pour nos insectes parisiens. Il serait dommage de s’en passer. Mais une plante indigène dans chaque pot, c’est la garantie de voir la vie revenir rapidement sur votre petit espace vert.

Pour les parisiens, vous trouverez par exemple des noms de plantes indigènes dans ce petit guide de plantation. Pour les autres, n’hésitez pas à faire quelques recherches sur Internet : presque toutes les régions disposent d’offices de la biodiversité qui proposent ce type d’information sur leur site.

Valoriser les végétaux multi-fonctions


Photographie par Petites Garrigues – petit escargot sur une olla, entre une achillée et une knautia macedonia.

Mon dernier conseil pour favoriser la biodiversité sur son balcon, c’est de faire le choix de plantes qui font office de couteaux-suisses.

Par exemple, prenons le lierre : cette super plante couvre-sol créé avant toute chose un abri intéressant pour tout un tas de petites bêtes, en les protégeant de la chaleur, du froid, de la pluie, et des prédateurs. Il produit aussi des grappes de petites fleurs mellifères qui attireront les abeilles en fin d’été, à un moment où les floraisons se raréfient. Enfin, une fois la floraison passée, de petites baies bleues (très toxiques pour l’homme attention aux enfants !) feront le régal des oiseaux, qui sont insensibles au poison contenu dans cette plante.

En une seule plante, vous fournirez donc le gîte et le couvert à tout un tas de petits animaux. Si vous craignez son côté envahissant, installez-le plutôt en jardinière et veillez à le tailler de temps à autres. C’est une plante qui pousse toute seule, presque sans aucun entretien, et survivra virtuellement à tout.

Choisissez donc des plantes capables d’abriter et de nourrir autant de vie que possible ! Cela inclut donc le lierre, facile à installer dans une jardinière, mais aussi l’arbousier (fleurs, fruits et feuillage persistant), le filaire à feuilles étroites (idem), les coreopsis (fleurs et graines), aster d’automne (idem), bleuets (idem)… Les possibilités sont nombreuses, et la biodiversité vous remerciera !


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